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Le marché hebdomadaire de Alambaré dans la Commune rurale de Tamou : un carrefour de brassage entre plusieurs ethnies et peuples de différents pays

Situé à environ 15 km du chef-lieu de la Commune rurale de Tamou, département de Say, le village de Alambaré est l’un des gros village de cette entité administrative. A cheval sur Tapoa et Tamou, le village de Alambaré est un village administratif dirigé par un chef de village en la personne de M. Issiaka Alfari. Ce village est un véritable carrefour entre les ethnies de différents pays grâce à son marché hebdomadaire qui a lieu chaque samedi.

Depuis la nuit des temps, les 40 000 habitants de ce village cohabitaient ensemble dans la paix et la quiétude sociale et avec les habitants des autres pays qui fréquentent le marché. La population de ce village est composée de Zarma, de Peuls, de Hausa, de Touareg, de Gourmantchés. La principale activité de cette population est l’agriculture.
Le village de Alambaré est un village qui dispose de plusieurs services sociaux dont une école primaire, un centre de santé intégré (CSI), un agent d’élevage, une mini adduction d’eau potable. L’ensemble de ses services sont opérationnels car dotés du personnel pour leur fonctionnement. Ces services se situent tous à côté du marché du village.
Le marché de Alambaré est composé de deux compartiments. Le marché traditionnel où se vendent toutes sortes d’articles et le marché moderne de bétail, construit depuis septembre 2016. Le samedi 15 juillet 2017, nous nous sommes rendus dans ce marché. C’est un marché fréquenté par les populations frontalières du Burkina Faso, du Nigéria et du Bénin.
Il est 10 heures et déjà le marché est ouvert. Les commerçants (grossistes et détaillants), les revendeurs et autres font leur entrée à compte-gouttes.

Comment se présente ce marché ?

A l’entrée du marché, vous avez un service de contrôle routier assuré par les agents de la gendarmerie. Il y a, à leur côté, leurs collègues des Eaux et forêts qui veillent au trafic des produits environnementaux. Ainsi, tout véhicule ou toute charrette et tout transporteur à dos d’âne, à moto ou autre moyen de transport est tenu de passer par cette unique entrée principale du marché. En dehors de cette mission, ces agents assurent la sécurité des personnes et de leurs biens. Tout litige ou acte condamnable est orienté vers les agents de ces deux services qui le prennent en charge.
Après ces services se trouve le CSI du village. Le jour du marché, c’est le jour de forte fréquentation de ce centre parce que la population surtout environnante profite du jour du marché pour venir faire les consultations et vendre ou acheter quelque chose au marché. A notre arrivée au niveau de ce centre, il y avait une vingtaine de femmes sur les bancs d’attente. Il est difficile d’accéder aux infirmières car elles sont surchargées et nous n’avons pas voulu perturber le service. Mais notre observation nous a permis de comprendre qu’il y a un déficit de personnel et de salles de soins dans ce CSI. Nous avons constaté, pendant près de 30 minutes, que seulement deux agents (des femmes) faisaient des va et vient d’une salle ou d’un bureau à l’autre.
Pour en revenir au marché, à notre arrivée, il n’est pas encore plein. Nous avons cherché et rencontré le chef du village de Alambaré dont un des fils nous a servi de guide pour visiter le marché. Pendant plus de deux heures de temps, nous avons fait le tour du marché y compris le marché de bétail, un marché moderne construit grâce à l’appui du PRODEX.
M. Issiaka Alfari nous a indiqué que cette période d’hivernage n’est pas bonne pour le marché. La fréquentation est très faible. Certains viennent très tôt pour finir vite leurs affaires et retourner pour les travaux champêtres. D’autres usagers du marché viennent tard dans l’après-midi après les travaux champêtres. « Cette situation ne va pas vous permettre d’apprécier la fréquentation du marché », a indiqué le chef du village de Alambaré. Le chef du village a profité de notre passage pour saluer les plus hautes autorités de notre pays pour avoir réalisé le bitumage de la route Niamey-Tapoa qui passe par son village.
M. Issiaka Alfari a souligné que le marché de son village a connu un grand succès de fréquentation après la finalisation des travaux de cette route goudronnée. « Grâce à cette route, notre village a connu plusieurs succès. Pour évacuer les malades, on n’a pas de problèmes. Nous avons des véhicules en permanence. Aussi, cette route a renforcé notre relation avec les villages voisins du Burkina et du Bénin. Il y a beaucoup de gens qui viennent de ces pays pour ce marché. Donc, nous remercions vraiment le Président de la République pour cette réalisation », a clamé le chef du village de Alambaré.
Le quartier des vendeurs de poules et de pintades a constitué la première étape. A ce niveau, nous avons assisté au déchargement et au chargement des véhicules et des charrettes. Ces poules et pintades viennent plus généralement des villages frontaliers du Burkina Faso, du Nigéria et du Bénin. Interrogé sur les prix de ces espèces, M. Moussa, un détaillant, a souligné qu’en ce moment, les prix ont augmenté du simple au double. Il a souligné que cette augmentation est due à l’exploitation de l’or dans la zone de Tamou. « Cette activité nous a amené la vie chère dans la commune de Tamou. Avant cela, nous vivions tranquillement. Tout est abordable. Mais actuellement, on vend les poulets entre 3500 et 4000 FCFA, alors qu’il y a moins d’un mois, ils se vendaient entre 2000 et 2500 FCFA. Pour les pintades, les prix actuels varient entre 4500, 5000 et 6000 FCFA alors qu’avant, on vendait les pintades à seulement 3000 FCFA », a-t-il souligné.
Le marché de Alambaré, c’est aussi un marché où les céréales sont disponibles. Le mil, le sorgho, le niébé et le maïs sont les principales céréales que l’on trouve dans ce marché. Les principaux acheteurs de ces denrées sont les gens du Nigéria. Selon M. Inoussa Bassirou un acheteur, les prix sont abordables. Le sac de mil de 100 kg se vend à 24.000 FCFA, le sorgho à 23.000, le maïs à 22500 FCFA. Il faut aussi noter que ces denrées se vendent aussi en détail.
L’autre aspect qui a attiré notre attention dans ce marché, c’est la vente de la viande. Au quartier des bouchers, nous nous sommes intéressés au contrôle de cette viande. L’agent d’élevage du village nous a assuré que ce contrôle se passe en permanence pour l’ensemble du village. Le jour du marché, c’est un jour spécial, a-t-il souligné. Toutes les viandes sont soumises au contrôle. Interrogé sur les difficultés particulières qu’il rencontre dans son travail, l’agent a souligné qu’il n’a pas de problèmes particuliers ; « tout se passe bien », a-t-il confirmé.

Le marché de bétail

Construit par le PRODEX à environ 114 millions de FCFA, ce marché moderne de bétail est construit sur 5 ha. Le marché à bétail accueille les petits et les gros ruminants. Un système de contrôle d’accès dudit marché, assuré par les agents de la mairie, est mis en place. Le marché se tient le même jour que le marché ordinaire de Alambaré. Les principaux visiteurs de ce marché sont la population environnante qui fournit des animaux et celles des pays voisins du Nigéria, du Burkina Faso et du Bénin. Ces derniers viennent généralement pour se ravitailler en bétails pour revendre au retour dans leurs pays. Selon l’agent de la mairie, M. Issiaka, également percepteur de taxes, en cette période d’hivernage, la fréquentation du marché est faible. Ces derniers temps, nous enregistrons 150 à 200 têtes de petits ruminants et 100 à 150 têtes de gros ruminants. Sur chaque tête, les agents perçoivent 50 FCFA pour les petits ruminants et 100 FCFA pour les gros ruminants, comme taxes d’accès. Par jour, la recette est de 15.000 à 20.000 FCFA pour les petits ruminants et 10.000 à 15.000 FCFA pour les gros ruminants. Les prix varient selon la nature de l’animal. Par exemple, les prix des moutons sont compris entre 30.000 à 125 000 FCFA. Pour la chèvre, le prix est compris entre 15.000 à 20.000 FCFA. Au niveau des gros ruminants, les prix sont compris entre 100.000, 200.000 et 400.000 FCFA, pour les plus grands. Pour les moyens et les petits, on en trouve pour 65.000 et 75.000 FCFA.

Ali Maman (ONEP)

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