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Alphadi : la mode plus créatrice d’emplois que l’uranium au Niger

Mohamed Ali Seydina dit Alphadi

L’industrie de la mode peut créer plus d’emplois que l’uranium au Niger à condition de bénéficier de l’aide des pouvoirs publics, a soutenu le styliste – modéliste nigérien, Alphadi, lors d’un panel axé sur le thème ‘’la création de richesses par l’économie de la mode’’, organisé mercredi à Ahmedabad (Inde) dans le cadre des 52-èmes assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD).

Depuis près de 40 ans je me bats pour la dignité de la mode africaine mais je reste frustré que ma parole ne porte pas encore loin pour être entendue’’ s’est plaint Alphadi, annonçant dans la foulée l’ouverture prochaine au Niger d’une université des arts et de la mode. La mode africaine est riche de la diversité culturelle et artistique du continent, a-t-il souligné, invitant les gouvernements africains à épauler les créateurs de mode, notamment par l’octroi de crédits bancaires et la mise en place de structures industrielles capables de transformer sur place les matières textiles dont le coton. Son vœu est largement partagé par un de ses co-panelistes, le styliste ivoiro-burkinabe Pathe’O, selon qui le manque de matières premières, particulièrement les textiles, constitue un des obstacles majeurs à l’expansion de la mode en Afrique.

« En Afrique l’on dénombre de talentueux créateurs de mode, mais ils sont toujours confrontés au manque de formation et à l’absence d’industries textiles (…). Le coton est exporté et transformé ailleurs alors que les Etats africains  pouvaient mettre en place des unités industrielles pour accompagner les créateurs de mode et créer des richesses », se désole le célèbre créateur des « chemises Mandela ».

On estime que  l’industrie de textile pourrait générer 400 000 emplois en Afrique subsaharienne et les exportations pourraient doubler au cours des 10 prochaines années A travers son initiative “Fashionomics”, la Banque africaine de développement soutient le développement des industries créatives qui utilisent des produits agricoles, en particulier le coton, en Afrique.

Avec l’industrie du textile, l’Afrique dispose d’une opportunité en or, assure Hellen Hai, PDG de l’initiative Made in Africa, vice-présidente et Directrice générale des investissements à l’étranger pour le groupe Huajian. « L’Afrique peut bien promouvoir l’industrialisation textile, de la conception au design, et aller a la conquête des marchés régionaux et internationaux et imposer le +Made in Africa+ », a soutenu Mme Hai avant de citer les exemples réussis de délocalisation d’industries textiles et de chaussures en Ethiopie et au Rwanda.  

Prévues jusqu’à vendredi, les Assemblées générales de la BAD ont un thème général (« Transformer l’agriculture pour créer de la richesse en Afrique ») qui  se veut le reflet de la célèbre révolution verte de l’Inde, laquelle a sauvé des millions de personnes de la famine, et illustre son importance dans les efforts déployés en Afrique pour réduire la pauvreté à travers la sécurité alimentaire et la transformation des économies. C’est la quatrième fois que les Assemblées annuelles de la BAD sont organisées par un pays membre non régional, après Valence (Espagne en 2000), Shanghai (Chine en 2007) et Lisbonne (Portugal en 2011). En 2018, les Assemblées générales de la BAD auront lieu à Busan, en Corée.
© Omar Faye Agence de Presse Africaine (APA)

 

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