Les populations de Tanout confrontées à l’insécurité alimentaire aigue
‘’Dans le Département de Tanout, Région de Zinder, plusieurs villages sont affectés par l’insécurité alimentaire consécutive aux mauvais résultats enregistrés lors de la dernière campagne agricole. Et du coup, cela a contraint les populations sédentaires à s’adonner à la cueillette des fruits et feuilles sauvages comme le ‘’hanza’’ ou bosia Sénégalensi pour se nourrir. Les éleveurs, n’ont d’autres choix eux, que de brader leurs animaux pour acheter des vivres. Mais avec la vente des céréales à prix modérés et la distribution gratuite des vivres en cours, la crise alimentaire sera jugulée’’.
Ces propos sont du Chef de Canton de Tanout, M. Souleymane Elhadj Garba, au cours d’un entretien accordé au Correspondant Régional de l’ANP.
Selon des statistiques officielles, sur 200 villages agricoles du Département, 78 sont déclarés déficitaires à 50, voire 100 pour cent.
‘’Malgré cette situation alimentaire précaire, les populations continuent de garder leur calme en évitant d’emprunter le chemin de l’exode, car à ce jour, aucun mouvement de cette nature n’a été constaté’’ soutient le Chef de Canton sur un ton rassurant.
Toutefois, a-t-il affirmé, le Département enregistre l’arrivée massive en cette période de soudure des exodants venus des zones Sud de Zinder, qui se livrent à la mendicité. Ces derniers, pour la plupart, sont constitués de talibés et de candidats à la migration clandestine vers la Libye et l’Algérie.
‘’Lors d’un récent déplacement à Niamey, nous avions fait part de cette situation particulière à certains hauts responsables du pays, pour que les tonnages mis à la disposition du Département soient revus à la hausse notamment ceux-là qui sont destinés à la vente à prix modérés et à la distribution gratuite ’’, a indiqué Chef Souleymane.
Son vœu le plus ardent est de voir les pluies s’installer précocement pour que les producteurs puissent renouer avec le grand sourire, traverser la période de soudure sans grandes difficultés et arriver à de bonnes récoltes.
Aujourd’hui, la mesure du mil s’achète à 800FCFA, celle du sorgho à 700 FCFA sur les marchés ruraux du Département.
‘’ Si les autorités compétentes ne viennent pas à prendre les dispositions nécessaires pour venir à bout de cette situation délicate, les populations vont continuer à consommer exagérément ces feuilles et fruits sauvages qui risquent d’entrainer sur une longue période des diarrhées aux conséquences incalculables”, dira sur un ton amer, un Conseiller Municipal de Tanout.
Agence Nigérienne de Presse (ANP)