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Niger : la pénurie en énergie persiste

Alors qu’il mettait en route début avril 2017 une centrale électrique de 100 mégawatts, le Niger espérait résoudre les problèmes de pénurie énergétique dans sa capitale Niamey. Mais les délestages continuent de manière intempestive, avec leur lot de victimes dans les hôpitaux et dans l’économie.

Difficile à admettre pour les Nigériens. Ils ne comprennent plus rien et demandent des explications à leur gouvernement. Malgré l’inauguration en grande pompe le 2 avril dernier de la nouvelle centrale électrique de Gourou Banda, Niamey n’a pas fini avec ses vieux cauchemars. Des problèmes de délestages électriques, parfois de plus d’une demi-journée ou alors de courte durée, mais à un nombre incalculable de fois, meublent le quotidien des citadins. «Ces délestages nous dérangent beaucoup. Le président Mahamadou Issoufou a pourtant fait de la résolution du problème d’électricité son cheval de bataille en construisant la centrale de Gourou Banda. Mais la centrale est inaugurée et le problème n’est pas résolu. Je ne comprends pas», confie Hamadou Garba au micro de RFI.

Avec la température qui peut monter à 42°C, alors que les climatiseurs et les ventilateurs sont hors d’usage la plupart du temps dû au délestage, la situation est détestable. Arouna Camara, un ressortissant guinéen qui entretient un magasin d’alimentation générale est inconsolable : «Tous les produits à congeler, comme la viande ou les poissons, sont jetés. Je perds beaucoup d’argent finalement», explique- t-il.
A quelques pas de lui se trouve un expert, Dr Maman Hima, consultant en santé et environnement, qui s’est mis en alerte. Il se fait des soucis pour les patients dans les centres de santé. «Les interruptions de courant dépassent souvent les six heures et parfois, la même journée, vous avez un nombre incalculable d’interruptions. Les centres hospitaliers souffrent, les malades souffrent», déclare-t-il à nos confrères de l’AFP. Comme lui, beaucoup d’habitants de Niamey souffrent et réclament que les dirigeants prennent leur disposition afin que l’électricité soit stable.
Plusieurs fois annoncé, mais souvent reporté, le projet de la centrale de Gourou Banda désormais exécuté n’a donc pas tenu ses promesses. Et ceci malgré les 75 milliards de francs CFA qu’il a nécessités.

Des explications peu convaincantes

C’était la promesse à ne pas rater, vu l’importance de l’électricité à Niamey. Face à la pression, le directeur général de la société nigérienne de l’électricité (NIGELEC), Halidou Allassane, est monté au créneau. Sur le plateau de la télévision publique, le responsable a expliqué qu’un problème d’évacuation de l’électricité produite se pose. Il a ajouté qu’il faudra se contenter d’une solution temporaire, trouvée par les techniciens locaux le temps d’attendre l’arrivée d’un ingénieur chinois, ce lundi 8 mai 2017. Ces explications sont vite apparues trop peu convaincantes à Niamey.
D’après les informations rendues publiques sur le site de la NIGELEC, le projet, dont une partie a été inaugurée, devrait comprendre une centrale diesel de 100 mégawatts, un poste destiné à recevoir et à transformer l’énergie en provenance du Nigéria, du barrage de Kandadji, de la centrale de Salkadalma et de la centrale thermique de 100 mégawatts, un bloc technique, un bloc administratif, un parc de stockage de combustibles, une cité d’habitation pour le personnel, un centre aéré, et une centrale à cycle combiné, dont la construction est envisagée à l’horizon 2025. Et les travaux ont été effectués par les chinois Synohydro et Tbea. Certains observateurs se demandent comment un mois après la mise en route de la centrale, un problème d’évacuation de l’électricité se pose, alors même que les travaux ont été réalisés par des professionnels.

 © Afrique La Tribune – Emmanuel Atcha

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