Niger : célébration le 31 août 2017 de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle
Au Niger, la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à 80 % de la population en cas de maladie » selon le ministre de la Santé publique
À l’instar des autres pays membres de la région Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Niger célèbre ce jeudi 31 août 2017, la 15ème édition de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle sous le thème «Intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé : les progrès réalisés». À cette occasion, le ministre de la Santé Publique, M. Idi Maïnassara Illiassoua a livré un message dans lequel il a indiqué qu’au Niger, la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à 80 % de la population en cas de maladie.
Dans son message, le ministre de la Santé Publique a indiqué que, selon l’OMS 80% des populations à majorité rurales vivant dans les pays en développement ont recours à la médecine traditionnelle pour leurs besoins en soins de santé. « Nous nous devons d’intégrer cette médecine dans nos soins de santé au risque de limiter gravement l’accès des populations à une meilleure prise en charge », a déclaré à cet effet, M. Idi Maïnassara Illiassou. Cependant, a-t-il relevé, la situation de la médecine traditionnelle demeure très délicate, car malgré toute son efficacité et son importance avérées, son intégration effective dans le système de soins de santé au Niger constitue un véritable problème puisque les deux médecines, traditionnelle et celle dite conventionnelle évoluent de façon parallèle. La collaboration et la coopération sont toujours insuffisantes dans ce domaine.
Le ministre devait souligner que, la Déclaration d’Alma Ata de 1978 sur les soins de santé primaires, invitait les Etats notamment africains à faire appel « au personnel de santé et s’il y a lieu aux praticiens traditionnels », car de la symbiose et de la complémentarité de ces deux médecines dépendra l’amélioration rapide et substantielle de la santé des populations en particulier les populations rurales. « C’est pour toutes ces raisons que la grande majorité des Etats africains dont le Niger ont souscrit à la stratégie régionale de l’OMS/AFRO relative à la promotion du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes nationaux de santé », a expliqué le ministre en charge de la santé. Ainsi, a-t-il ajouté pour honorer ces engagements, le Niger a décidé à travers le Ministère de la Santé publique de prendre en compte dans son plan de développement sanitaire (PDS) le volet de la médecine traditionnelle.
Dans ce sens, plusieurs actions ont été entreprises par le Niger notamment la mise en place d’un cadre juridique dont l’ordonnance N° 97-002 du 10 janvier 1997 portant législation pharmaceutique et son décret d’application renfermant des dispositions qui font de la pratique de la médecine traditionnelle, des produits issus de la pharmacopée traditionnelle et la publicité des produits, des domaines réglementés. Il y a aussi d’autres textes subséquents qui complètent cet arsenal juridique en l’occurrence la déontologie, l’homologation des médicaments traditionnels améliorés et les textes relatifs à la protection de la propriété intellectuelle ; le recensement et l’encadrement des tradi-praticiens etc.
Cependant précise le ministre de la Santé publique, des efforts restent encore à consentir pour palier certaines insuffisances comme, celle du cadre juridique pour une introduction de cette médecine traditionnelle dans les soins de santé entraînant une faible collaboration entre la médecine conventionnelle et celle-ci. Il ya également l’insuffisance de collaboration entre les différents acteurs de la médecine traditionnelle et l’absence des médicaments traditionnels améliorés. A cet effet, «mon département ministériel à travers la politique sectorielle de santé et son plan de mise en œuvre s’engage à compléter ces textes et à faire de la promotion de cette médecine une réalité tangible dans notre pays », a déclaré le ministre Idi Maïnassara Illiassou.
Il a en outre lancé un appel à l’endroit de toutes les couches sociales ; autorités politiques, administratives, coutumières, services techniques, ONG/associations, agents de santé, tradi-thérapeutes, herboristes ainsi que toutes les organisations qui œuvrent pour l’amélioration de la santé des populations de faire de la promotion de la médecine traditionnelle leur cheval de bataille. Pour ce faire, estime-t-il, chercheurs et tradi-praticiens de santé doivent travailler en symbiose pour faire avancer la recherche, l’un en donnant ses recettes et l’autre en appliquant sa rigueur scientifique. « Il vous revient donc, chercheurs et tradi-praticiens de santé, de vous investir et collaborer davantage pour que notre pays dispose de remèdes homologués, sécurisés, acceptés par tous en vue de faciliter leur intégration dans les soins de santé. Cela permettra d’offrir aux patients un éventail thérapeutique plus large au niveau de nos formations sanitaires », a déclaré le ministre de la Santé publique avant de remercier les partenaires techniques et financiers notamment l’OMS et l’OOAS qui œuvrent inlassablement pour que la médecine traditionnelle soit promue et a invité les autres partenaires à leur emboîter le pas.