Le port de natte par les femmes d’Abalak : une pratique culturelle spécifique en voie de disparition
Situé à 135 km au nord de Tahoua sur la route d’Agadez, la ville d’Abalak chef-lieu du département du même nom, regorge d’énormes potentialités pastorales, culturelles et artisanales. Parmi les potentialités culturelles on peut citer le port de natte chez les femmes. Cette pratique est, pour la femme touareg, ce qu’est le hijab autrement dit le voile chez les femmes arabes. Le port de natte rêvait donc une fonction socioculturelle qui fait la particularité de la tradition d’Abalak.
Le visiteur qui débarque pour la première fois à Abalak sera incontestablement surpris de voir les femmes se promener dans la ville avec des nattes autour de la taille. Cependant, cette tradition de port de natte qui remonte à la nuit des temps, tend à disparaître faisant place aux accoutrements et aux styles modernes. Selon Ahmed un habitant d’Abalak, de nos jours les femmes ont abandonné nos traditions au profit du modernisme. « Je lance un appel à l’endroit de nos filles, sœurs et mères à préserver nos cultures. En outre, l’islam fortement enraciné à Abalak prêche contre l’exhibition notamment chez la femme. C’est pourquoi à l’époque, il est recommandé aux femmes de se couvrir le corps avec des nattes lors d’un déplacement », dit Ahmed.
Selon Izahi un marabout natif d’Abalak, il ya longtemps que un de nos ancêtre appelé Alhousseini Reyrayat connu depuis la nuit des temps à instruit toutes les femmes de l’époque à se couvrir de nattes lors d’un déplacement pour être à l’abri des regards des hommes. Cette tradition spécifique à Abalak mérite d’être revalorisée, toute chose qui contribuera à la sauvegarde de cette culture nigérienne en voie de disparition.
Abdou Abdourahmane
ONEP/Tahoua