Début du recensement biométrique des déplacés fuyant Boko Haram au Niger
Plus de 250 000 personnes ayant fui les atrocités de Boko Haram et vivant dans la région de Diffa depuis trois ans sont concernées par le recensement biométrique.
Le gouvernement nigérien a décidé de procéder à leur recensement biométrique pour maîtriser leur nombre en vue d’une intervention plus efficace des structures humanitaires en leur faveur.
Sur le site d’Assaga, un des trois centres hors camps sur lesquels l’opération se déroule depuis novembre 2017, l’affluence est grande.
Avec ses trois enfants, Mallam Cheffou, originaire d’un village du Nigeria, a pu se faire un chemin pour pouvoir accéder au premier stand où son statut de réfugié, de retourné ou de déplacé est déterminé à la suite d’un interrogatoire.
Il passe ensuite au stand protection tenu par le HCR.
” Ici nous priorisons les personnes qui ont des besoins spécifiques. Les handicapes, les vieillards, les femmes qui sont seules…. ” confie a VOA Afrique Nafissa Moussa du bureau HCR à Diffa.
M. Cheffou passera dans huit autres stands avant d’être en possession de ses documents importants pour ce chef de ménage.
” Avec la carte, je peux voyager d’un état à l’autre sans problème. Nous sommes vraiment contents. Que Dieu récompense les initiateurs”, se réjouit Hadjara, originaire d’Abadam, au Nigeria.
L’opération est supervisée par la commission nationale d’éligibilité au statut de réfugié.
” Quand le réfugié vient ici, il ne va sortir qu’avec ses documents complets”, explique à VOA Afrique Amma Silimane Elhadji, administrateur adjoint de la commission nationale d’éligibilité au statut de réfugié.
Au-delà la maitrise du nombre de personnes en mouvement dû a la situation sécuritaire, l’opération vise également comme objectif un meilleur suivi de l’aide à apporter à ces populations vulnérables, selon le directeur régional de l’état civil, des migrations et des refugies de Diffa.
” Nous saurons qui est qui, et qui a reçu quoi en terme d’assistance, et du coup la fraude va diminuer”, rassure Oumarou Aoubacar.
Aide et assistance, c’est justement ce qu’attendent les chefs de ménage venus pour être enregistrés.
” J’ai reçu ma carte, c’est bien mais je veux plus parce que nous souffrons ici. On a besoin de nourriture et de faire de petites activités génératrices de revenus”, déclare le vieux Abba.
Selon la direction régionale de l’Etat civil de Diffa, à la mi-décembre, plus de 37000 personnes ont été recensées à la biométrie.
IciNiger avec VOA (Abdoul-Razak Idrissa, correspondant au Niger)