Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;

Honorables Invités ;

Mesdames et Messieurs ;

Permettez-moi tout d’abord, Excellence Monsieur Shinzo ABE, Premier Ministre du Gouvernement du Japon, de vous remercier d’avoir bien voulu inviter la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à prendre part aux travaux de la 7ème Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD 7).

Au nom de tous les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, je voudrais, à travers vous, exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à leurs Altesses Sérénissimes l’Empereur et l’Impératrice, au Gouvernement et au Peuple Japonais, pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité qui nous ont été réservés, depuis notre arrivée au Japon et dans cette belle cité de Yokohama.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

La présente session de la TICAD7 qui a pour thème « Faire progresser le développement de l’Afrique grâce aux ressources humaines, à la technologie et à l’innovation » est en phase avec les orientations de l’agenda 2063 de l’Union Africaine. Elle est également en phase avec l’agenda de la CEDEAO qui présente de nombreux atouts en matière de développement économique avec une population estimée à 380 millions d’habitants en 2018 et qui atteindra plus de 500 millions en 2050, soit 40% de la population totale africaine. La région dispose aussi d’importantes potentialités notamment dans le domaine des hydrocarbures, des mines, de l’agriculture et du secteur halieutique, avec des productions significatives, notamment de pétrole, d’or, d’uranium, et de produits agricoles tels que le cacao, le coton, l’anacarde et l’hévéa.

Il convient de noter que la région CEDEAO a connu des performances économiques appréciables avec un taux de croissance du PIB de 3,1% en 2018 et un taux estimé à 3,4% en 2019.

De réels progrès ont été notés en matière d’intégration régionale notamment avec la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux, ce qui accroît l’attractivité de la région en matière d’investissement.

Les quinze (15) Etats membres de la CEDEAO ont tous des relations diplomatiques et commerciales avec le Japon et participent régulièrement aux conférences de la TICAD.

Le volume des échanges commerciaux entre le Japon et l’Afrique de l’Ouest est évalué à environ 2 milliards de dollars américains en 2017 représentant plus de 12% des échanges commerciaux entre le Japon et l’ensemble de l’Afrique.

En dépit des avancées enregistrées dans le commerce entre le Japon et l’Afrique de l’Ouest, nous restons convaincus que le niveau des échanges peut être amélioré compte tenu des potentialités des deux parties et la complémentarité entre nos économies et celle du Japon, 3e économie mondiale.

Il importe, à ce stade de noter qu’en vue d’accélérer son développement économique et social, la CEDEAO a élaboré et mis en place diverses politiques dans les domaines clés de son économie notamment les initiatives prises en vue du développement du secteur privé, source de création d’emplois. Ces mesures ont trait à l’adoption des codes régionaux dans les domaines des mines et des investissements, ainsi que les dispositions prises en vue de faciliter les partenariats publics et privés, l’amélioration du cadre des affaires et la réduction des risques liés à l’investissement.

Notre région est à ce jour confrontée à des défis sécuritaires et à des actions terroristes qui entravent les actions de développement. C’est pourquoi, en vue de faire face à ces menaces, la CEDEAO organisera un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement le 14 septembre 2019 au Burkina Faso à l’effet de réaffirmer son engagement inébranlable à lutter contre le terrorisme et affiner sa stratégie pour y faire face.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Tenant compte des potentialités économiques avérées et l’engagement du Japon à accompagner notre région dans ses efforts de développement, un soutien du secteur public et privé du Japon dans la mise en œuvre des projets et programmes de la CEDEAO est fortement souhaitable.

Cette démarche est en phase avec la Vision stratégique de la CEDEAO qui vise à accélérer le développement économique à travers la transformation structurelle de nos économies. Le renforcement de la compétitivité de nos économies passe par l’accélération des investissements dans les infrastructures, la  mise en œuvre de systèmes d’inter-connectivité dans les domaines des transports, de l’énergie, des télécommunications et des technologies de l’information.

Plus spécifiquement, dans le domaine de l’énergie, la CEDEAO vise l’interconnexion des réseaux électriques, l’augmentation des capacités de production d’énergie renouvelable et de transport, la création d’un marché régional de l’électricité et l’augmentation de l’accès à l’électricité en zone rurale.

Au niveau du transport, la CEDEAO ambitionne de réaliser les corridors autoroutiers en vue de relier les capitales économiques, de mieux faciliter l’accès des pays de l’hinterland aux ports, et pour stimuler les échanges. Je voudrais remercier le Gouvernement Japonais qui, par l’intermédiaire de la JICA apporte une assistance substantielle aux pays de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la mise en œuvre  de l’anneau de croissance reliant le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Au niveau des télécommunications et des technologies, il s’agira d’harmoniser les politiques dans ce secteur, d’accroître le taux d’accès à Internet afin de soutenir le potentiel de croissance de l’économie numérique.

La CEDEAO a également élaboré une politique agricole commune visant à assurer la sécurité alimentaire de la région, et accroitre la productivité agricole tenant compte du changement climatique.

 Le renforcement des capacités, élément central dans la mise en œuvre de toute stratégie, nécessite une attention particulière. A cet égard, la CEDEAO dispose de programme de renforcement de capacité dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des Affaires sociales.

La lutte contre la pauvreté passe également par la création d’emplois, la transformation de nos matières premières en vue de créer plus de valeur ajoutée. A ce titre un plan directeur dans le secteur de l’industrie a été élaboré. Le secteur privé japonais pourrait saisir ces nombreuses opportunités dans un partenariat gagnant-gagnant.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

La présente 7ème TICAD offre ainsi une plate-forme de choix pour présenter les stratégies et projets prioritaires de la CEDEAO dans les secteurs des transports, de l’énergie, des télécommunications, des technologies de l’information et des ressources humaines.

Je voudrais, au nom des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, remercier encore une fois les Autorités japonaises pour cette rencontre et appeler à une coopération renforcée entre le Japon et les pays de la CEDEAO ;

Je souhaite donc Plein succès à nos travaux ;

Vive le Japon ;

Vive la CEDEAO ;

Vive la TICAD, facteur de paix et de progrès!

Je vous remercie pour votre attention.