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Niger : le Président de la République Issoufou Mahamadou rencontre les acteurs de la décentralisation

«Nous serons très vigilants sur la manière par laquelle les collectivités vont être gérées au regard de l’expérience vécue », prévient le chef de l’Etat

Le Président de la République, Chef de l’Etat, S.E Issoufou Mahamadou, a rencontré, hier dans l’après-midi au Palais de la Présidence, les acteurs majeurs du processus de la décentralisation dans notre pays pour leur transmettre un message clé ayant trait à la nouvelle responsabilité que les élus locaux sont désormais appelés à à assumer. Cette rencontre qui a regroupé autour du Chef de l’Etat les gouverneurs des régions, les présidents des conseils régionaux, les maires et les membres du bureau de l’Association des Chefs traditionnels du Niger intervient juste après que le Premier ministre, Chef du gouvernement ait procédé officiellement au transfert des compétences et des ressources de l’Etat vers les Collectivités Territoriales. Ce transfert concerne quatre (4) domaines extrêmement importants dans le développement économique et social de notre pays. Il s’agit précisément de l’Education, de la santé, de l’eau et de l’environnement.

Le processus de la décentralisation dans notre pays rentre sa phase décisive avec le transfert des compétences et des ressources aux élus locaux. Ces derniers seront désormais responsables dans la gouvernance locale dans quatre domaines prioritaires pour lesquels l’Etat a bien voulu leur transférer les compétences et les ressources. Ainsi, dans le message qu’il a adressé aux acteurs de la décentralisation, le Président de la République, Chef de l’Etat, S.E Issoufou Mahamadou, a rappelé que les quatre secteurs sur lesquels porte le transfert des compétences et des ressources font partie des priorités du Programme de Renaissance. « C’est vous dire en réalité que c’est vous qui devrez nous accompagner pour mettre en œuvre ces promesses qu’on a faites au peuple nigérien. Vous aurez noté que les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau et de l’environnement sont importants. En outre, l’éducation et la santé doivent nous servir de l’actif démographique. Quand on regarde la structure démographique du Niger, c’est la jeunesse de notre population qui frappe. Cet actif extrêmement important, on doit le transformer en dividende économique. Pour y arriver, il faut éduquer et soigner nos enfants. Mais après avoir éduqué et soigné, il faut aussi leur donner des emplois. C’est à ces conditions-là que l’actif démographique, dont nous disposons, va être transformé en dividende économique. C’est dire que ce transfert de compétence est d’une importance capitale pour l’avenir de notre pays», a relevé le Président de la République.

Par ailleurs, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur l’éducation des jeunes filles dans la mesure où les femmes représentent plus de 50% de la population nigérienne. «On ne peut pas laisser à la marge 50% de la population d’un pays et penser que ce pays peut avoir un avenir sur le plan économique et social. Il est important que l’accent soit mis sur l’éducation de la jeune fille en sensibilisant les parents. L’éducation est le meilleur outil qu’on peut donner aux jeunes filles pour conduire dans les meilleures conditions possibles leur vie. J’insiste là-dessus parce que la préoccupation majeure qui se pose à nous est comment créer les conditions de la transition démographique. On ne peut aujourd’hui continuer à laisser les jeunes filles se marier à l’âge de 12 ans. On ne peut plus admettre qu’il y ait des grossesses précoces qui portent atteinte malheureusement à la sante des jeunes filles. Il faut nécessairement créer les conditions pour que les jeunes filles soient maintenues à l’école le plus longtemps possible, au moins jusqu’à l’âge de 16 ans. C’est cela l’objectif du Programme de Renaissance. En mettant en œuvre ces mesures, on atteint l’objectif de retarder les mariages des jeunes filles et par conséquent retarder les grossesses et mettre fin aux grossesses précoces» a précisé le Chef de l’Etat.
A propos de la santé de la reproduction, le Président de la République a indiqué que l’Etat a fait beaucoup d’efforts pour renforcer ce secteur qui doit participer également de la création des conditions démographiques. Par rapport au secteur de l’Eau, le Chef de l’Etat a souligné que tout le monde sait que quand on va dans les villages, la première revendication ne concerne pas l’école, ni la santé.

C’est d’abord l’eau. « Vous le savez autant que moi. Voilà là encore un secteur extrêmement important qu’on a décidé de transférer de l’Etat central vers les collectivités territoriales. Cela est aussi valable pour l’environnement parce que c’est un secteur prioritaire pour l’initiative 3N. La protection de la terre, la restauration des terres, c’est la protection du premier capital de production pour l’agriculture. C’est pourquoi, nous avons dit que pour réussir l’Initiative 3N, il faut mettre l’accent sur trois choses : la maitrise de l’eau ; la Maison du paysan et la restauration des terres. Nous perdons 100.000 ha chaque année. Pour inverser cette tendance, le programme de Renaissance prévoit de récupérer 200.000 ha chaque année afin de compenser les pertes. En vous transférant ces quatre domaines, cela ne veut pas dire que les autres secteurs ne vous concernent pas, bien au contraire. Des priorités comme la sécurité et la consolidation des institutions démocratiques concernent l’ensemble des acteurs de la décentralisation. Il est donc nécessaire qu’on fasse la promotion de la bonne gouvernance. Pour l’instant, on note beaucoup de défaillances dans la gestion des collectivités. Il va falloir que vous vous ressaisissiez d’autant plus qu’on vous a transféré encore de responsabilité. Nous serons très vigilants sur la manière dont les collectivités vont être gérées à l’avenir au regard de l’expérience qui n’est guère reluisante», a averti le Chef de l’Etat.
Par rapport aux collectivités, le Président de la République a ajouté qu’il y a une autre promesse qu’il faut réaliser. Pour densifier l’administration territoriale, il faut procéder à un nouveau redécoupage territorial du pays. Il sera mis en place une commission chargée de réfléchir sur la question. En ce qui concerne les impôts, le Chef de l’Etat a relevé que les communes doivent faire preuve de capacité à lever les impôts. « La capacité de lever les impôts dans les communes est très faible. L’exemple de la Ville de Niamey est assez édifiant. Il faut donc vous ressaisir parce que la force d’un Etat, d’une commune se mesure à travers sa capacité de lever l’impôt », a insisté le Président Issoufou Mahamadou.

Auparavant, le président de l’Association des Régions du Niger (ARENI), M. Mohamed Anako, et celui de l’Association des Municipalités du Niger (AMN), M. Adoul-Raouf Dodo, se sont réjouis de l’aboutissement de ce processus de transfert de compétences et de ressources. Ils ont par ailleurs demandé à l’Etat central tout l’accompagnement nécessaire pour conduire à bien leur nouvelle responsabilité.

IciNiger avec ONEP

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